Comparaison de l’utilisation des options par rapport aux ordres stops
Les
traders qui arrivent sur les marchés financiers par le biais des marchés d’options
sont rares. Ça existe, mais c’est la minorité et de loin.
La
très grande majorité des traders options est constituée de traders qui ont d’abord eu une
expérience avec les marchés des sous-jacents – actions, futures, forex, etc...
Sur ces marchés, la tradition veut qu’on emploie des ordres stops dans les
activités de trading, exemple type du principe de l’assurance dynamique au cas
où le marché irait contre nous.
Un
sentiment général est qu’au premier abord, les options paraissaient chères en
terme de prix pour de la couverture, surtout comparées aux ordres stops, qui
semblent, eux, gratuits. C’est après quelques temps passés sur les marchés et
en évaluant les coûts des deux types de protection – utilisation de stop ou
utilisation d’options – qu’une très grande majorité de gérants de fonds se
tournent définitivement vers les options. C’est ce qui explique qu’elles soient
tellement tradées à travers le monde, directement ou à travers des produits
structurés.
I – Les ordres stops
Les
ordres stops sont des ordres particuliers que passent les clients à leurs
brokers/courtiers. Ces ordres sont des ordres « précipités », ils
sont exécutés en poursuivant le marché – à l’achat si le marché monte, à la
vente si le marché baisse. Ils sont très souvent utilisés pour couper des
pertes, dans un sens ou dans l’autre.
Ces
ordres correspondent à des ordres « au prix du marché » et sont exécutés
dès que le cours « stop » est franchi. Si on cote 101.50 sur un titre
et que je place un ordre d’achat stop de 23 titres à 102.10, si on cote 1 fois 102.10
ou plus, mon ordre est envoyé sur le marché comme un achat limité de 23
titres au prix du cours du meilleur vendeur à ce moment là (celui qui
vend le moins cher). Si on avait au contraire passé un ordre de vente stop
à 100.74, dès que le titre aurait coté 100.74 ou moins, l’ordre aurait
été envoyé sur le marché comme une vente au prix limité au cours du meilleur
acheteur à ce moment là (celui qui achète le plus cher).
Le
passage d’ordres est gratuit chez tous les courtiers (mais parfois l’annulation
est payante), si bien que tant qu’ils ne sont pas exécutés, ces ordres ne coûtent
rien, et dès qu’ils sont exécutés, ils coûtent le prix d’une transaction normal
+ un spread qui correspond au spread bid/ask de l’actif sur lequel portait l’ordre.
II – Les options et la
protection contre les variations de cours
On
sait, et c’est un des éléments qui constituent la base des options, qu’elles
servent à l’assurance.
En
achetant un put on peut se couvrir contre une baisse (c’est ce que font les
gérants de fonds), en achetant un call on peut se couvrir contre une hausse (c’est
ce que font les négociateurs sur le pétrole pour les compagnies aériennes). Ces
options ont un coût qui dépend de plusieurs paramètres, et qui varie souvent.
Ce coût impacte la trésorerie dès la transaction achevée, c’est à dire dès le
moment l’option est négociée, pas celui où la variation du cours du support
nécessite une protection immédiate. Aïe ! On aime bien être protégé quand
on en a besoin, pas quand il n’arrive rien !
Quand
on les compare rapidement, on peut se dire que leurs prix sont très chers par
rapport aux risques. Entre des ordres stops qui « paraissent »
gratuits et des options dont il faut payer la prime immédiatement (ie sortir du
cash ), on peut comprendre le choix qui est celui de la facilité, les ordres
stops.
Certains
vont même jusqu’à faire le raisonnement que la prime d’option est très
largement sur-payée puisqu’un ordre stop suffit à couvrir une position. Les
perspectives « d’arbitrer » les primes d’options en les couvrant avec
des ordres stops gagnent les plus joueurs. Pour couvrir une vente de put, il
suffit de mettre un ordre stop de vente au niveau du prix du strike (prix d’exercice),
et pour couvrir la vente d’un call, un achat stop au prix d’exercice et le tour
est joué.
(En
fait on peut montrer que le prix de l’option correspond à une certaine
stratégie basée sur des ordres stops pour laquelle l’effet "dents de scie" autour
du strike a engendré des pertes qui correspondent au montant de la prime).
III – L’effet Gap
Les
marchés financiers ont considérablement évolué sur les quelques dernières
années. On négocie quasiment tout, presque 24/24h. Le forex se négocie sur du
continu entre le dimanche soir et le vendredi soir depuis des années déjà, des
contrats futures aussi, et certains CFD depuis peu peuvent s’acheter et se
vendre toutes les nuits en plus des journées.
Reste
les week-ends. Il y a quelques courtiers qui commencent à coter pendant les
week ends mais c’est très marginal. Pour le reste de ce qui est négocié, les
week ends restent le moment d’interruption des marchés. Dès qu’il y a
interruption, il y a des gaps possibles. Dans ces conditions, ... « l’ordre
aurait été envoyé sur le marché comme une vente au prix limité au cours du
meilleur acheteur à ce moment là (celui qui achète le plus cher) »....ce
cours peut être très loin du niveau de stop choisi.
Les
flash krachs. L’intervention massive sur les marchés des algorithmes de trading
peut parfois donner lieu à des krachs éclairs, suivis par des remontées très
fortes . Les stops sont alors déclenchés au plus mauvais moment et matérialisent
une perte pour des niveaux de cours quasi identiques avant et après le flash krach.
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